Mercredi 10 février 3 10 /02 /Fév 10:02

Nina S.

 

ENVERGURE

Récit

Avertissement

 

 

Il faut lire ce texte comme un témoignage : c’est le récit d’une expérience vécue et le remerciement de celle-ci. Ainsi, le texte se veut-il cru et dur tout autant que tendre et bienveillant. Aux vrais connaisseurs du domaine abordé, il paraitra fade comme il devrait heurter ceux qui aiment les amours sages. Quoi qu’il en soit, Envergure se situe entre récit et fiction, quelque part entre le Journal, la lettre, le compte-rendu et la nouvelle. Imparfaitement écrit, il révèle l’imperfection de ses protagonistes. Nous ne savions que très peu et de ce « très peu », il subsiste une histoire simple, qu’il fallait dire.

Elle est dite et montre à qui veut lire que l’un et l’autre des acteurs ont eu ou tenté d’avoir, de l’envergure.

 

ENVERGURE

 

                                                

 

1.

APPROCHE

 

 

Les premiers temps, Irène lit distraitement les messages que lui envoie ce jeune correspondant qui ne livre de lui qu’un pseudonyme : XX. Le choix la surprend et l’amuse. Qui est-il et de quel film peut-il être le spectateur ou l’acteur secret ? Il fait, en adoptant cette identité, un choix à la fois téméraire et facile. Au moins, elle est intriguée. Et de fait, elle l’écoute.

Il apparaît et disparait, se présente, interroge.

Elle reçoit ses questions et y répond sans trop de soucier de la qualité de ses réponses. Elle le cerne encore mal,  et peut se permettre une désinvolture qu’une plus grande fréquentation de lui rendra impossible. Alors, elle s’amuse à lui écrire et lui, du reste, en est à la simple curiosité.

Les semaines passent. Il se met en ligne. Elle lui parle et s’ouvre un peu plus sur ses désirs. Elle s’enquiert des siens. Mais elle reste distraite. Après tout, elle est en pleine recherche, en pleine approche. Comme il cherche à savoir ce qu’elle a vécu, elle finit par le livrer.

 Elle est fascinée par un univers qu’elle découvre et dont elle n’a pas les clés. Après tout, elle est restée seule longtemps, est devenue libertine ou du moins l’a cru. Ce choix qu’elle a fait a fini par la déconcerter. Elle a pu se donner un temps à un ou plusieurs hommes dans une chambre fraiche où elle les faisait gémir mais il ne lui semble pas avoir trouvé là un accomplissement. Une vive satisfaction érotique, cela est sûr, une découverte du pouvoir qu’elle de générer le plaisir mais en même temps, une déperdition. Il a bien fallu, quand elle a cessé de voir ce jeu des corps, des intromissions et des sécrétions comme un avènement de sa sexualité rayonnante, le percevoir pour ce qu’il était : un libertinage assez vain où elle n’avait pas un si beau rôle…

Elle s’est donc, ensuite, interrogée instinctivement, sur des relations qu’un décorum, une gestuelle, une manière d’être pourraient poser comme différentes.

Comme elle avait ouvert des « fenêtres » sur des mondes libertins, elle en trouvé d’autres. Et elle les a ouvertes.

Il existe des hommes et des femmes qui se rangent d’eux-mêmes dans une catégorie à part. Ils dominent ou sont dominés, choisissent un camp ou vont de l’un à l’autre. Enfin, c’est ce qu’elle comprend…Elle veut en savoir plus. D’abord effrayée comme l’est toute personne devant un domaine interdit, elle s’enhardit et se dit, avec la naïveté qui est le propre des débutants, qu’elle trouvera un chemin dans le labyrinthe. Il lui semble bien que ce décorum dans lequel ils évoluent, ces rites qu’ils ont adoptés, ces objets de plaisir et de supplice qu’ils se targuent de posséder et d’utiliser à bon escient, dessinent là un univers dans lequel elle pourrait trouver sa place.

Oui, elle y serait bien. A la fois désireuse et désirée. Convoitant et convoitée. Obéissante certainement. Et récompensée…Car, il s’agit bien de cela ?

Encore que…

Encore qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec les jeunes soumises radieuses dont les images s’affichent sur internet. Elle n’a d’elles ni la belle silhouette, ni la cambrure exagérée des reins, ni les seins légers ouverts aux sévices, ni le regard attentif et dérobé. Elle ne connaît ou peu les positions de base qu’elles adoptent avec un naturel confondant, les encouragements, les punitions qui figent les attitudes corporelles et blessent l’être profond. Elle ne jouit ni ne souffre dans l’instant. En fait, elle est naturelle, presque naïve. Mais ces modèles proposés, quoique décourageants, la fascinent. Ne peut-elle se cambrer aussi ? Ne peut-elle attendre en silence ? Ne peut-elle endurer une punition ? N’est-elle pas à même de jouir ? Oui, assurément, cela, elle sait le faire et les conversations tantôt ennuyeuses, tantôt pertinentes qu’elle a sur un site spécialisé la rassurent. Il existe d’autres femmes de son âge, à la plastique parfois peu avantageuses, à la parole quelquefois maladroite, mais qui, comme elles sont en recherche ou ont trouvé. Trouvé ? Mais Qui ? Le dominant qui a su les comprendre. Ainsi elle-aussi pourrait être comprise…

Encore que…

Encore qu’elle n’a des Maitres et de leurs ambitions, de leurs craintes, de leur égo qu’une connaissance brutale et brève. N’en n’a-t’elle pas connu deux ? N’ont-ils pas été indélicats, insultants et violents ? Si, elle le sait bien et met cela sur le compte de son inexpérience et de sa sottise. Oui, elle a rencontré des ordres et des menaces. Elle a obéi. Elle s’est mise à genoux, a rampé. Elle a reçu des coups. On l’a giflée. Elle a du dire merci, les yeux pleins de larmes. Elle comprend maintenant que ces jeunes ordonnateurs feraient auprès des assidus du salon, piètres figures. On ne fait pas ainsi, de part et d’autre. On prend son temps. On se pose. Qui est qui ? Pourquoi ? Que fait-on là ?

Voilà. Elle a plus ou moins compris. Elle ne réitérera plus ses erreurs passées. Dire oui d’emblée pour ressentir peur et jouissance. Avec n’importe qui …Non. Il faut prendre garde.

Le jeune homme au pseudonyme provoquant entend tout cela d’elle au fil de semaines où il apparaît davantage et se montre plus bavard. Il lui donne raison sur la prudence. Il faut qu’elle prenne soin d’elle et qu’elle se protège…

 Dans la chaleur montante de l’été austral, là-bas, Irène commence à être attirée par son invisible interlocuteur et seule, dans son  jardin où les flamboyants perdent leurs fleurs rouge-sang., elle se dit qu’il y aurait là un possible…

Elle ramasse dans son jardin, les tendres pétales délicats dont la forme évoque irrésistiblement la douceur de la matrice…Image de la douceur du sang affleurant sous la peau, la fleur de flamboyant devient la marque de son attente.

Elle a un désir de soumission qu’elle rend de plus en plus tangible mais elle ne veut pas se faire atteindre en vain. Elle ne veut pas non plus servir pour rien. Pas comme elle, la première fois, dans sa propre maison. Pas comme elle, dans un entrepôt en zone portuaire, la seconde.

Et pas plus, en virtuel quand on l’a abordée et menacée.

Fleur douce, vite fripée, à la texture et la douceur sans nom.

Ne pas être pareille. Il le faut. Elle essaie.

Le jeune homme obstiné, la questionne toujours et même si le questionnement lui paraît parfois insipide, elle répond avec plus de régularité.

Il commence à lui donner des exercices, petits devoirs pertinents que peu à peu elle fait sans réticence. Elle reçoit des fichiers, des interrogations multiples, elle doit parler d’elle…

Elle est maladroite et le reconnaît. Et puis, elle est mal à l’aise. Il est jeune, l’affiche. Elle est nettement plus âgée que lui. Il n’a pas d’expérience ou presque mais un aplomb imperturbable. Elle l’admire vite et lui répond longuement. Oh, elle a des blocages ! Par exemple, elle a du mal avec la violence frontale et la vulgarité. Or, il parle avec fermeté et utilise des termes parfois cruels…Il faudra composer.

Elle le sent, il est désireux de jeux concrets et durs. Petit à petit, il la captive mais elle allègue encore ses expériences négatives. Cette fois, il n’est pas si clément…Il est sagace et fait remarquer qu’elle a accepté de dialoguer avant de céder à ce qu’ils proposaient. Or, elle est adulte et mature, pas inconsciente.

Elle ne peut se cacher plus longtemps derrière son écran en évoquant des faits inquiétants tout en laissant entendre qu’elle souhaite de nouvelles expériences. Alors, force lui est d’avouer qu’elle a bien senti la violence et le danger mais qu’elle a aussi guetté le plaisir. Et que ce soit chez elle, une nuit où le jeune dominant brun qu’elle avait laissé entrer chez lui l’a sciemment malmenée pendant six heures où dans des bureaux déserts d’une société  d’import-export où un autre jeune homme l’a déshabillée avant de l’humilier, elle l’a rencontré ce plaisir hybride qui nait de la crainte et de la satisfaction sexuelle.

Oui, c’est vrai, elle a accepté d’obéir. Elle avait peur mais a accepté.

Et oui, elle a crié mais aussi gémi. Elle a pleuré et elle a souri devant l’un et l’autre.

 Il semble content de ses aveux. Il la nargue un peu. Elle est déconcertée et de fait, se livre plus encore.

Ainsi, trois mois après sa première approche, Irène change t’elle d’avis à son sujet. D’abord anecdotique, XX par son insistance et son calme, devient progressivement, celui vers lequel elle se dirige.

Comme elle, il est entré dans le labyrinthe et cherche à repérer les allées bénéfiques. Elle, elle a parcouru des voies inclémentes mais il laisse entendre qu’elle peut en trouver une plus sûre.

Cette voie là, Irène sent qu’elle va la trouver.

Lui-même s’y est engagé.

Et il l’attendra.

Par Maitre Gone6 - Publié dans : Bienvenue - Communauté : Maitre Gone
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