Mercredi 12 mai 3 12 /05 /Mai 13:48

10. Dire

Les semaines défilent et le temps du départ approche. Tous deux le savent. Irène-Nina, souvent se sent par lui entravée sans pour autant se sentir d’abord concernée par les images qu’un monde virtuel lui offre : celles de belles femmes dont les corps nus se trouvent prisonniers de cordes et de chaines. Entraves émotionnelles et réelles. Barrières mentales et tourmentes réelles. Ces femmes souffrent car soumises et dans le même temps s’exaltent et offrent des visages où affleure le bonheur. Ainsi, elles sont heureuses d’être attachées et ne décident en rien de leur libération comme si celle-ci leur faisait peur. Alors, ses opinions changent. Irène se dit d’abord que dans la même situation qu’elles, elle aurait des réactions opposées. Il ne peut en être autrement, n’est-ce pas ? Non, assurément. Puis, elle se rend à l’évidence : ces représentations la fascinent. Ce doit être bon d’être prisonnière. Bon et libérateur…

Pourtant, Irène quittant Nina puisque cette femme-là appartenait à l’île, est gagnée par la tristesse. XX aura été un dominant inattendu dont la jeunesse et la virilité auront été des atouts. Mais elle s’en va alors qu’il l’a à peine instruite. Aurait-il été plus adroit en profitant du temps qui passe, aurait-elle cédé ? Elle n’a pas de réponse. Le fait est que désormais elle voudrait passer à des liens tangibles. Quelle dérision ? Elle a repoussé Maitre François qui voulait mettre XX en phase avec des pratiques dont il ignorait et maintenant, elle est prête. XX. Comment lui dire tout ce qui emplit son cœur ? Elle ne trouve que des phrases banales. Elle laisse entendre qu’elle se souviendra de lui, ne sachant si l’avenir lui fera faire un nouveau choix judicieux. Après tout, les dominants dont elle cerne les profils ont été peu cléments. Elle peut partir en restant sur cette certitude. Lui, l’a été. Elle veut absolument le lui dire mais quand elle relit ce qu’elle lui a écrit, elle est désenchantée : tout est si pauvre ! Elle tente de faire mieux. En vain.

Bientôt il ne reste que peu de temps.

Elle est craintive. La belle île tropicale la rassurait par la beauté de ses paysages et la magnificence de sa végétation. Irène a beau presser dans sa main des fleurs de bougainvillier ou ou frangipanier, elle sait que ces odeurs s’en vont tout autant que celles de la vanille et du poivrier. Elle ne vivra bientôt plus à l’ombre de deux volcans dont l’un, éteint, offre de doux paysages tandis que l’autre, de part ses violentes éruptions, transforme régulièrement le paysage ambiant en lui donnant un aspect lunaire. Tout s’en va : l’océan patient et parfois traitre, la végétation luxuriante, le soleil omniprésent et la douceur du lagon.

Et elle.

XX, lui, reste.

Elle ne s’attend à rien mais il appelle pourtant, lui donnant un autre rendez-vous. Elle viendra chez lui une ultime fois. Et, en attendant, se souviendra des mois qui les ont réunis, souvent maladroitement.

Elle retiendra ce qui l’a marquée, comme autant de points-forts.

- Tu y penseras, Nina ?

- Oui, Monsieur. Je saurai vous dire tout ce que nous avons fait.

- Ce serait bien.

- Oui.

Dire ? Oui, elle dira. Elle ne ment pas. Elle saura le faire, même si cela lui coute. Et, pour ne pas faillir, à compter de ce jour, elle prépare un  album mental que plus tard, elle sera surprise de consulter. Il se décompose facilement. Aussi, le connaît-elle d’avance :

Première image : elle est nue. Ils jouent. Elle est obéissante et jamais ne refuse. Sa nudité est totale et va de la légèreté à la douceur, de l’indolore à la douleur. Elle a du mal au début puis s’habitue.

Deuxième image : le collier, les objets, les contraintes. Celles-ci suivent un cycle. Elles sont mises en place puis disparaissent et reviennent. Elle jouit sur commande ou se l’interdit ; elle est nue ou vêtue…Elle  se fond  peu à peu dans  ce rythme.

Troisième image : elle doit rédiger des compte- rendu. Elle y fait figurer les demandes qu’elle a faites et le fait qu’elles sont acceptées ou non. Elle mentionne les proscriptions qu’il met en avant tout autant que les autorisations qu’il donne. Elle essaie de dire qu’elle est différente.

Quatrième image : elle change d’identité. Les normes sont simples : il faut se présenter, donner son nom. Montrer qu’on sait les articles. Rester en silence, nue et les mains derrière la tête. S’interroger : Que voudra t’il faire ? Et, s’il le fait, pour quelles raisons ?

Irène s’acquitte vaillamment de ses tâches. XX est satisfait.

Cependant, vient le temps du départ auquel elle ne s’habitue pas puisqu’il implique la dernière rencontre et le corolaire qui l’accompagne. Elle roule dans le temps frais de l’été austral et une dernière fois se gare devant chez lui. Le chemin est calme et des logements voisins parviennent des bruits de voix ainsi que des odeurs de cuisine. On dine, on s’amuse et on va et vient, c’est ce qu’elle comprend et cela l’amuse. Une fois chez lui, nue et avec le collier, elle se laisse conduire. Il la fouaille, la masturbe, la provoque jusqu’à ce qu’elle se laisse aller à ce plaisir intense qu’elle aime. Puis, comme il cesse de la branler, il annonce des photos. Il va les prendre et elle devra être bien attentive. Elle réfléchit à peine avant de dire oui et puisqu’il en est ainsi, il commence à indiquer des postures. Il y en a beaucoup.  Il ne va pas l’initier sur tout mais certes, elle doit bien comprendre. Il explique ce qu’elle doit faire et elle répète. Puis, se sentant prête, elle se met en position. Debout, agenouillée, allongée, à quatre pattes. Le ventre saille, les seins se renflent, les douces fesses s’ouvrent. Les bras se placent derrière la tête, le long du corps ou devant elle quand elle se met à quatre pattes. Quelquefois, ils atteignent ses chevilles quand elle se cambre ou soutiennent ses seins. Le regard reste fixe ou biaisé. La tête penche d’un côté ou de l’autre. A chaque posture, Nina est davantage vivante, à la fois niée et regardée,  active et passive.

Plus tard, quand elle visionnera les photos qu’il lui a envoyées, elle aura du mal à reconnaître en elle la femme jouissive et fragile qui lui sera présentée. Et pourtant, ce sera elle.

Affolée et radieuse, elle verra ce qu’il en est d’elle :

Posture 1 : elle se tient bien droite devant lui, cambrée, et place ses mains derrière sa tête, s’avouant ainsi prisonnière et nue tandis qu’il cherche le meilleur cadrage.

Posture 2 : elle se tourne vers la porte et plie son corps pour poser ses deux mains sur le bois tiède. Elle écarte légèrement les jambes. Ses fesses s’écartent. Il la fait attendre un peu puis la photographie. Elle est frémissante.

Posture 3 : elle pose un genoux à terre après s’être retournée et tend les mains vers le Maitre. C’est simple et décisif. Le ton est donné.

Posture 2 : elle est à quatre pattes, reins cambrés, jambes écartées. Ses joues frôlent le sol. Ses bras sont tendus vers l’avant. Son corps tremble légèrement. Elle ne parvient à savoir si le mal-être domine ou non le contentement qu’elle éprouve, et de fait, reste perplexe.

Posture 3 : Elle garde la même position mais place ses bras entre les jambes, adoptant ainsi une attitude plus humiliée et passive. Là, son corps s’abandonne et l’esprit suit. Elle atteint ses talons. Elle se sent de plus en plus livrée.

Posture 4 : Maintenant, elle est à genoux et cambre le dos et, sans changer de position, elle se penche en arrière pour enserrer ses chevilles. Tout est tension en elle mais comme sa tentative aboutit, elle se sent conduite à l’abandon. Rendue souple et attentive, elle accepte et sourit.

Posture 5 : elle s’allonge maintenant sur le dos et tout son corps repose à même le sol. Comme elle tient maintenant ses jambes écartées, elle tente d’atteindre ses chevilles et se cambre davantage. Ses seins très renflés sont en avant et son pubis s’ouvre. Elle est mouillée et prête. Le dressage opère. Le contentement ne la quitte pas.

Posture 6 : elle  repasse à genoux t et, les cuisses écartées, elle se tient bien droite pour mieux soutenir de ses mains, ses seins distendus, beaux et renflés. Tout est tension en elle. Le collier a crée une animalité qu’elle ne plus refuser. Ainsi, elle est belle et bonne. Celui qui la dirige ne peut qu’apprécier ce don arraché qu’elle fait d’elle. Elle soupire et attend. Et puis elle tire la langue. La posture le demande. Elle le fait. Sur le moment, elle est seulement gênée de saliver beaucoup.

Posture 7 : Allongée sur le ventre, joue au sol, bras à l’horizontal, jambes écartées. Plus rien n’existe. Irène sent sa chatte suinter. Elle est contente.

Posture 8 : d’ abord, elle reste longtemps ployée, à genoux,  le visage au sol. Lentement, elle écarte ses fesses et le bonheur de que cela lui procure l’irradie complètement. Elle est très mouillée.

Posture 9 : se redressant, elle se tient immobile et comme en arrêt, le buste raidi et les seins frémissants. Ses mains reposent sur ses genoux et elle se cambre autant qu’elle peut.

Posture 10 : elle se met à quatre pattes et attend. Il la laisse un moment comme cela, l’observant en silence, puis, il pose un objet aux creux de ses reins. C’est un cendrier. Elle ne doit pas le faire tomber. Elle s’y emploie. Ce faisant, il prend comme à chaque fois une photo.

Pour finir, elle est debout, jambes écartées et bras le long du corps. Et enfin, toujours obéissante, elle s’allonge sur la petite table du salon, le visage dérobé, les bras rejetés en arrière et le les jambes écartées. Elle ignore tout d’elle-même, à cet instant là car elle a les yeux bandés. A cause de cela peut-être, elle est plus mal à l’aise que contente. Elle ressent une crispation dans son corps et de la lassitude. Alors qu’il a obéi sans montrer de faille, le voilà qui  en montre de sérieuses. Mal à l’aise, elle demande à se relever.

XX accepte.

Assise sur la table, Irène-Nina retire son bandeau. Du regard d’abord, elle remercie le jeune Maitre qui a guidé, fait accélérer ou ralentir le rythme et, a toujours pour prendre des photos le moment où elle était le plus concentrée et soucieuse de garder la bonne pose. Puis, elle parle et dit son contentement. Il hoche la tête et s’approche de l’ordinateur sur lequel il va transférer les clichés qu’il a d’elle.

- Viens, viens voir.

- Oui, Monsieur.

Les images qui défilent la laissent interdite. Elle se trouve laide mais, observant à la dérobée le visage du jeune dominateur, elle y capte une expression rayonnante.

- Regarde ! Tu as tout fait très bien. Je suis content.

Elle est perplexe :

- Je ne trouve pas.

- Mais si ! Pourquoi ?

- Mais mon corps est si…encombrant !

- Pas du tout.

- Pas encombrant ?

- Non. Regarde !

De nouveau, les photos défilent. Pour elle, rien ne change.  Elle est ronde, maladroite, vieillissante. Elle n’aime ni ses seins trop lourds, ni ses cuisses et ses hanches trop fortes et l’expression de son regard est plus souvent inquiète que rassurée. Elle se serait attendue plus belle et plus sûre d’elle et le lui dit. Il hausse les épaules. Elle l’interroge :

- Cela vous convient, vraiment ?

- Oui !

- C’est bien, alors.

-  Et toi, Nina, tu n’aimes pas ? Tu prendras du recul…tu verras.

- Monsieur, je ne sais pas mais oui, sans doute.

Sur son invitation, elle le suit dans la salle de bain où il la lave et l’éponge. Il lui caresse la joue aussi et elle sent sa tendresse. Puis, comme elle rejoint le salon, elle se rhabille.

C’est le dernier dialogue. L’un et l’autre restent sobres.

- Je vous écrirai de métropole.

- Mais je vais te contacter aussi, Nina.

- Vous trouverez une autre soumise.

- Je ne sais encore.

- Pourquoi ?

Il sourit avec douceur :

- Ces jeux, Nina, c’était toi.

Elle reste interdite, à la fois douce et tendue, heureuse plus qu’à tout autre moment de cette relation.

Puis elle dit qu’elle aussi se souviendra, regardera les photos, gardera le collier et essaiera un jour ou l’autre de mettre par écrit ce qu’ils ont vécu.

Elle se mord les lèvres, émue.

Il sourit toujours le jeune homme mince et fin qui la regarde.

- Bon retour.

- Au revoir.

Elle quitte l’appartement et descend lentement l’escalier. A la dernière marche, elle effleure du bout des doigts le collier brun puis, remontant le col de son imperméable, elle traverse le parking.

Il la rappelle du balcon et le son de sa voix lui fait lever la tête.

- Prends soin de toi, là-bas.

C’est elle maintenant qui sourit, radieuse, dans l’air frais de la nuit australe.

- Je prendrai soin de moi.

Et, légère, elle monte dans sa voiture et part.

Par Maitre Gone6 - Publié dans : Bienvenue - Communauté : Maitre Gone
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