Lundi 5 avril 1 05 /04 /Avr 09:17

8.

Echanges

Le rendez-vous arrive et elle ne peut, si elle veut être en accord avec elle-même, que s’en féliciter. C’est elle qui a suggéré une troisième personne qui, une fois, s’immiscerait dans leurs jeux. Elle pensait plutôt à un amant très dominant à qui elle se donnerait. XX a accepté l’idée en ajoutant une donnée : celle des entraves. Il veut la voir attachée, capter ses réactions face à deux hommes dont l’un lui est relativement familier et l’autre inconnu. Elle sera livrée, sans défense possible, nue et ils la domineront tour à tour.

Irène trouve cette vision très excitante du moins jusqu’à ce que la date et l’heure soient fixées. Là, elle ne recule pas mais sens en elle-même que le territoire fantasmatique qui fait naitre ces images troublantes risque de buter sur le pragmatisme du réel. Bien sûr, elle aime faire le trajet et le rejoindre, le retrouver et le servir mais elle, malgré ses craintes toujours présentes, elle sait que XX ne la brusquera pas, qu’il obtiendra patiemment ce qu’il veut d’elle et qu’elle le contentera. Elle n’est aux prises qu’avec sa volonté et son regard têtu. Là, la donne change puisque le jeune Maitre va la conduire chez un autre et que nécessairement ses repères spatiaux seront perdus. Elle n’aura plus la sensation rassurante que procurent la porte brune qui s’entrouvre, le salon au carrelage clair et aux murs dépouillés, le long décrochement du couloir conduisant à la chambre et à la salle d’eau. Il n’y aura de balance : l’appréhension face à de nouveaux exercice d’une part, la sécurité d’un univers connu de l’autre…

Quant au temps que l’hôte mystérieux compte leur consacrer, il est annoncé comme plus long que celui accordé par XX quand il la convie chez lui et là aussi, elle s’interroge. Comment fera –t’elle ?

Elle roule cependant vers le sud de l’ile comme elle l’a déjà fait et après un passage à l’hôtel elle se prépare se rend au rendez-vous donné pour le convoyage. XX en effet la prend en charge pour la conduire là où les attend l’autre Maitre. Quand elle sort de son véhicule, Irène-Nina vérifie qu’elle a bien apporté ce qui lui a été demandé. Elle est nue sous son imperméable, porte un collier qu’elle cache avec son col relevé, a des talons hauts et un petit bracelet de cheville qu’elle porte à sa demande pour l’occasion. Pour le reste, elle dispose d’un sac dans lequel elle a placé des vêtements, une trousse de maquillage et un ou deux objets sexuels. Là aussi, elle obéit.

XX a l’air détendu. Il lui sourit :

- Tu es prête ?

 Elle ne veut pas le décevoir et répond par l’affirmative. Pourtant à peine a-t-il démarré qu’elle s’empresse de le questionner.

- Alors, il a une belle maison sur la plage ?

- Oui, disons non loin de la mer.

- Dans un quartier chic ?

- On peut dire ça sans se tromper ! C’est un beau quartier et la villa est majestueuse.

- Et, il est bel homme ?

- Nina, je te l’ai décrit plusieurs fois…

- Il a beaucoup d’expérience ?

- Il en a oui. Elle me semble riche.

Comme elle poursuit et enchaine les demandes, il profite d’un feu de signalisation où il est tenu de s’arrêter pour se tourner vers elle. Il offre un visage pur à l’expression soucieuse :

- Tu n’es pas prête, je crois.

- Mais si !

Il hoche la tête et reste dubitatif. Elle ne le sent nullement hostile mais au contraire attentif et tendre. Comme il redémarre dans l’air frais du soir, il lance le regard rivé à la route :

- Tu te souviens de ce que je t’ai dit ?

- Sur ce qui allait se passer ?

- Oui, les deux ou trois indications que je t’ai laissées puisque je t’en ai dit fort peu…

- Je sais qu’il est expert en bondage…

- Oui ?

- Que vous voulez me pénétrer l’un et l’autre…

- Tu vois. Tu sais presque tout.

Il passe une main rapide dans ses cheveux et sourit de nouveau avec cette douceur que tout à l’heure, déjà, il a manifesté.

- Tout ira bien, Nina.

Soucieuse de lui plaire, elle renchérit. Après tout, elle est déjà sortie des terres à fantasmes pour gagner celle des rencontres réelles qui concrétisent ses pulsions et ses désirs cachés et cela lui a profité. Quand elle a fait l’amour l’année précédente dans une chambre fraiche avec plusieurs hommes dans une pénombre rassurante elle a été comblé concrètement et a vu là l’aboutissement d’anciens rêves qui l’avaient agitée. Ainsi, il se peut fort bien que l’homme qui les attend soit lui aussi la concrétisation d’une longue attente. Ne veut-elle pas être face à lui sans recours, entravée, bâillonnée peut-être, debout et nue dans la lumière diffuse d’un salon. Ne veut-elle pas ses mains sur son corps ? Si, assurément. Elle souhaite être palpée, caressée tout autant que prise et forcée. Les liens dont il l’aura parée empêcheront toute défense et toute évasion, la livrant à l’homme inconnu sous le regard attentif et scrutateur de XX.  Et plus tard, lui-même usera d’elle…

A tout bien peser, les deux hommes ne peuvent que la combler.

Il n’y a rien à craindre.

XX maintenant longe la mer et cherche le domicile de l’autre Maitre. Nina le sent chercher un peu et lui suggère de téléphoner mais il fait un signe de tête négatif et trouve son chemin plus facilement qu’elle ne l’aurait cru. Le contact, coupé, elle sent le silence tomber. D’un signe de la main, il lui indique qu’il faut attendre. Nina écoute le bruissement proche de l’Océan et en ressent la régularité tranquille. Cependant, le jeune homme lui désigne l’entrée de la grande villa. Au bout d’une allée, une porte vient de s’ouvrir, découpure jaune sur la masse sombre de la façade. En se penchant légèrement, elle peut constater qu’aucune silhouette n’apparaît dans l’embrasure. En fait, il n’est pas difficile de comprendre qu’un scénario commence à se dérouler. Ils l’ont minutieusement préparé en discutant l’un avec l’autre, la tenant à l’écart de leurs préparatifs, pour mieux la dérouter et la fragiliser et certainement aussi pour la rassurer et la contenter ensuite..

- Viens.

Elle frémit et obéit. Là, tout est encore facile. Elle avance vers la villa sans qu’il la contraigne à quoi que ce soit. Puis, à quelques pas de la porte entrouverte et de l’éclat doré de l’entrée qui se laisse entrevoir, elle s’arrête net. En un instant, tout se sépare. Le territoire des fantasmes reprend toute sa consistance et celui de la réalité la sienne propre. Rien ne se confond. Rien ne s’entremêle. En un mot, elle s’est trompée.

- Nina ?

Elle se mord les lèvres.

- Nina ?

Elle secoue la tête, honteuse d’elle-même mais déterminée.

- Viens, on entre.

Alors viennent les tremblements et la fragilité. Alors viennent la peur de décevoir mais l’impossibilité d’accepter. C’est viscéral. Elle ne peut pas. Cette belle maison, cet homme qui attend de la déshabiller et de servir d’elle, ce jeune dominant qu’elle chérit mais dont elle sait qu’il la prendra devant l’autre, tout ceci constitue maintenant la trame d’une histoire noire qui ne lui inspire que du dégout. Non, décidemment, elle n’est pas là où elle doit être peut-être parce qu’elle n’est pas Nina du tout ou peut être parce que Nina est encore trop jeune pour rencontrer des jeux trop cérébraux et sophistiqués pour elle. Alors, elle recule vers la voiture.

- Qu’est-ce que tu fais ?

Aucun reproche dans sa voix, juste une douceur patiente.

- Viens.

Elle secoue la tête :

- Non.

- Nina !

Il tend maintenant une main et s’approchant d’elle cherche à lui caresser la joue comme il le ferait  pour un petit animal dont il veut flatter l’encolure. En cela, il réitère une façon de l’apaiser qu’il a déjà utilisée dans la voiture. Elle se laisse prendre et laisse tomber sa tête dans le creux de son épaule. Elle sent sur sa joue son haleine légère. Tous deux restent ainsi quelques instants.

- Un souci ?

L’hôte, sans doute surpris que personne n’entre dans la maison, vient d’apparaître dans l’encadrement de la porte et comme elle laisse XX s’écarter d’elle, Nina le voit ou plutôt le devine, haute silhouette mince au parler sûr.

Le jeune dominant fait face non sans humour et elle admire de ne pas se démonter.

- Non pas un mais des soucis.

- ah ?

L’homme s’approche d’eux la regardant elle avec aplomb, la détaillant minutieusement comme pour deviner ce qui motive ou effraie une femme comme elle. Sans sourire et en gardant un phrasé mesuré, il pose sur elle un regard interrogateur qui comporte peu de dureté mais une autorité évidente.

- Bonsoir, nous serons mieux à l’intérieur.

Qu’elle se mette à pleurer, qu’elle se tourne vers XX pour quémander son aide, laisse celui-ci imperturbable. Au fond qu’elle n’entre pas est déplaisant sans plus, il le lui fait comprendre par son attitude et les expressions qui se succèdent sur son visage. Bien sûr, il préfère qu’elle entre et se calme. Devenue docile, elle sera la bienvenue.

Devant cet homme, Irène-Nina sent qu’elle ne gagnera rien à geindre. En ne se calmant pas, elle dénigre implicitement son  jeune dominant puisque celui-ci est incapable de la reprendre en main.

Par Maitre Gone6 - Publié dans : Bienvenue - Communauté : Maitre Gone
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