Mardi 27 avril 2 27 /04 /Avr 13:56

 

9-1

Fleurs

Elle va partir. Il faut le dire. Elle le devinait déjà mais le sait désormais. Il faut vider la maison, vendre les chiens, trouver des logements transitoires. Et attendant cela, vivre dans un décor qui se déconstruit sans savoir vraiment où le prochain sera mis en place. Un peu défaite, elle va et vient dans sa maison. Le jardin retrouve après les pluies un aspect charmant. Elle aime y rester le soir, ses pieds nus dans l’herbe, son chat roux se frottant contre ses chevilles. Mais au fil des jours, les cartons s’empilent le long des murs et à l’aide de sa fille elle les étiquette après les avoir remplis. Au départ, elle opte pour une pièce annexe au fond du jardin et, même si, la maison se vide lentement, rien n’est perceptible. Elle est là. Tout est intact. Les livres s’entassent sur les rayonnages. Les bibelots ont gardé leurs places et aux murs, elle contemple les images aimées. Pourtant, elle le sent, elle va quitter ces lieux et ce faisant, quittera XX. Elle le lui annonce sans que d’abord, il le comprenne  Puis, petit à petit, elle le sent se faire à cette nouvelle.

- Ainsi, tu es mutée ?

- Oui, Monsieur, dans le sud-ouest de la France.

- Sais-tu où ?

- Non, pas encore.

- Bien.

- Nous verrons-nous souvent avant mon départ ?

- Nous nous verrons et te dirai quand.

Elle est triste. Les semaines s’égrènent. Et le logement qu’elle va se transforme inéluctablement puisque disparaissent peu à peu les ouvrages aimés, les films, les objets et les classeurs dont elle se sert pour ses cours ainsi que les manuels. Ensuite, quand il ne restera que l’essentiel, il faudra,  elle le sait, empaqueter le reste ou le faire faire et il ne restera alors que quelques laissés pour compte : jouets non utilisés, livres abandonnés, vaisselle délaissée, qu’une association viendra prendre. Elle n’en est pas encore là, certes, mais le temps file…

La relation qu’elle a établie avec XX est désormais subordonnée à son départ. Il a l’île pour territoire. Elle va quitter la belle terre insulaire tout autant que le jeune dominant qui y habite. Alors, il va falloir se dire au revoir…

- Quand iras-tu en métropole ?

- Au milieu du mois d’août.

- N’est-ce pas tard ?

- C’est que mes affaires transitent par bateau et ne seront pas arrivées. On ne pourra s’installer nulle part alors, autant attendre. Et puis ici, il fait doux et beau. La mer est partout et là où nous vivrons, nous ne la verrons plus journellement.

- Alors, tu attends ici.

- Oui, Monsieur, j’ai deux adresses temporaires. Deux jolis lieux à ce qu’il semble.

- Et bien, je t’y verrai.

Cette nouvelle la rend heureuse. Le temps passant, elle la garde en tête d’autant que c’est à la maison maintenant d’être atteinte par la fièvre du départ. L’annexe étant pleine de cartons, il importe maintenant d’en laisser d’autres grimper le long des murs du séjour. Alors, chaque jour, se fille elle, le matin ou en fin d’après-midi quand elles sont libres, plie des vêtements, trie des livres et des jouets, des objets de décoration, range des draps et des couvertures ou encore des rideaux suivant le délicat principe du pêle-mêle. Chaque jour entraîne de nouveaux choix et de nouveaux rangements. Les préparatifs se font efficacement mais le décor perd son équilibre. Bientôt il n’est pas un endroit de leur lieu de vie qui ne reflète une réalité nouvelle : celle du départ. Les photos des vacances sont rangées tout comme les reproductions de tableaux aimés et des livres souvent consultés, il ne reste qu’une dizaine. Même à la cuisine, ni l’une ni l’autre ne trouvent leur compte. Bientôt, elles se contentent du minimum, surprises et un peu défaites l’une et l’autre d’évoluer dans un univers rétréci et contingent. Au dehors, les aboiements de leurs beaux chiens ne se font plus entendre. Ils ont été vendus l’un  après l’autre, les espiègles compagnons aux yeux clairs. Au-dedans, le silence règne, ponctué toutefois par les bruits de la ville.

 Puis arrive le jour du déménagement. Elles attendent longuement dans le salon vide de meubles que les déménageurs envahissent les lieux pour tout charger dans un camion. Quand celui-ci est parti et que le premier logement temporaire est rejoint, elle s’isole pour parler à XX qui d’abord absent répond et se montre attentif. Bien sûr, il la verra mais elle l’est en partances pour le sud, il l’a compris et il attend qu’elle s’y soit installée, même temporairement.

L’île, la villa, les moments de solitude, les dialogues. Les rendez-vous précisés au dernier-moment. La route. Les préparatifs. La rencontre.

Nina recule. Irène progresse.

Quand ?

De la première villa occupée, elles ne retiennent que peu d’impression car les jours filent vite. L’hiver austral est là installant une lumière plus crue qu’à l’accoutumée et un rythme de vie un peu différent. Elles le voient à la transformation de la végétation et aussi aux attitudes de ceux qu’elles croisent, comme si l’habitude de la chaleur entraînait, pour ceux qui voient légèrement baisser la température, un véritable saisissement. Un univers créole tout d’un coup, s’emmitoufle. On met des anoraks et des bonnets, des bottes même, et toutes deux rient, conscientes, qu’en pareil cas, là, où elles sont nées, on se promènerait plus légèrement vêtues.

Mais vite, ce séjour de clôt entraînant avec lui  le temps de vivre dans la grande ville du nord.

 Vient alors celui de la maison dans les hauts dont les fenêtres donnent sur l’Océan indien aux couleurs grises et bleues. L’installation est rapide. La maison dispose d’une jolie varangue, les chambres sont spacieuses et le petit jardin tropical est bien entretenu. Deux arbres du voyageur aux longues palmes vertes en éventail y côtoient des palmiers de petite taille et de jeunes bananiers dont elles aiment les longues branches aux couleurs tendres, un vert qu’on ne retrouve pas ailleurs. Et puis, il y a aussi un petit frangipanier aux  jolies fleurs odorantes. Elles en admirent la texture des pétales tout autant que les teintes et l’odeur. Le blanc et le jaune. La suavité et l’âcreté. Si le bougainvillier écarlate qui conduit à la sortie est inodore, les fleurs de frangipanier, elles, sont délicatement parfumées à tel point qu’Irène pense, qu’à elles-seules, elles valent un voyage dans l’hémisphère sud. Et souvent dans sa main, elle en froisse une pour mieux en apprécier, ensuite, la délicate odeur.

Sur la terrasse de la dernière demeure tropicale, elle écrit au jeune dominant.

-  Nous sommes là.

-  Est-ce joli ?

-  Je trouve.

-  Dis –moi.

Elle dit alors le salon d’où l’on entend la mer, les deux petites chambres et le jardin, la varangue. Il acquiesce. Il viendra.

Elle se promène et nage, lit, prend des photos.

Elle reçoit des amies de sa fille et s’empresse auprès d’elles : de bons repas, des sorties, des temps libres. Les rires des adolescentes emplissent la maison. Toutefois, elle reste attentive. Il veut la voir. Il préfère chez « elle » ou tout au moins  à une adresse provisoire. Sa fille est invitée ailleurs pour plusieurs jours. L’occasion se présente de le recevoir. Elle l’en avertit. D’abord laconique, il fait attendre. Elle a le cœur serré, sachant son départ mais ne dit rien. A l’entretien suivant, il donne une date et un scénario.

- Nina, tu seras nue sur la terrasse.

- Je serai nue, Monsieur.

- Tu auras le collier.

- Bien sûr, Monsieur.

- Tu réciteras les articles.

- Oui, Monsieur.

- Bien.

Il donne la date et l’heure. Irène frisonne. XX n’appartient à aucun lieu où elle a vécu et, pour la première fois, va s’y inscrire. Elle est impressionnée, apeurée aussi. Elle demande timidement des précisions :

- Je serai nue et ?

- A quatre pattes, me tournant le dos. Cambre-toi bien et sois-bien offerte !

- J’obéirai.

Les jours qui passent. Les adolescentes qui s’en vont. La date arrêtée qui est là.

Monsieur va venir. Enfin.

Elle attend toute nue un soir où l’air est doux sur la terrasse obscure, un petit tapis de bain, sous ses genoux. La nudité ne la gêne pas plus que la position et la cambrure exagérée. Par contre, elle craint l’attente prolongée car chaque minute qui passe empreinte à l’esthétique. Bien qu’elle ne le souhaite pas, elle n’a plus la position juste. Il le verra et en sera mécontent. Pourtant, quand elle sent qu’il est là, elle est rassurée tout de suite comme si la brutale apparition du jeune homme et son rapide agenouillement étaient des sauf-conduits. L’air est doux. XX lui palpe les fesses et les écarte. Il se penche pour inspecter et regarde avec attention cet endroit d’elle-même à la fois violent et secret, dont elle ignore l’aspect. Puis, la palpant intimement, il la salue et elle est heureuse.

- Nina, bonsoir.

A cet instant, elle voudrait l’appeler par son prénom mais n’ose pas. Pourtant, il en a un qu’elle trouve joli mais elle s’abstient, trop soucieuse sans doute de lui obéir sans sourciller. Elle le voit, il l’a dit, pour la dernière fois, le jeune dominant au visage fermé. Elle en est défaite et troublée mais puisqu’il a fait la route jusque là, puisqu’il est là agenouillé et la prépare à la pénétration et qu’ainsi il l’honore, elle ne veut en aucun cas, montrer sa tristesse. Alors, elle se tient prête et tout son corps frémissant l’est aussi.

XX la pénètre avec fermeté et avant cela, vérifie qu’elle a le collier. Ce geste prend pour elle un aspect plus doux que vindicatif. Après tout, elle est à lui. Il est normal qu’il vérifie que ce simple signe d’appartenance est à sa place. Elle sent contre son cou les doigts du Maitre et dans le même temps, elle sent qu’il accentue ses mouvements de bassin. Il s’enfonce. Il va à l’intime. Comment fait-il pour en savoir si peu de temps qu’elle lui est donnée ? Elle ne le sait mais le fait de la prendre ainsi démontre qu’il la connaît vraiment.

Il s’enfonce, il la connaît. Il sort d’elle, il a découvert autre chose. L’intime, au-delà de tous les enfoncements possibles.

Dans le temps qu’il la prend, elle halète et gémit, le sentant dur en elle. Il parle laconiquement, employant comme il l’a déjà fait ces paroles qu’ils trouvent excitantes :

- Tu es une véritable chienne, ce soit. Toi, tu aimes te faire saillir dans la nature…

Et plus tard, alors qu’il a du mal à contrôler son plaisir :

- Devant la voiture l’autre fois, je t’ai fait crier Nina et là tu cries encore.

Il a raison : elle ne se contient pas. Le plaisir l’envahit à un point tel qu’elle se met à gémir plus fortement qu’à l’accoutumée. Elle sent tout son corps vibrer. Il la tient par les hanches. Elle sent celles-ci réagir. Ses seins bougent sans cohérence et elle se sait à la fois dérisoire et belle, toute entière réduite aux soupirs et aux cris qu’elle émet et à ce corps nu et livré. XX se retire d’elle brusquement avant de s’introduire encore en elle avec vivacité. L’un et l’autre cherchent une délivrance. Il la trouve. Elle, non. Pourtant, vaincue et troublée, elle est cependant magnifiquement heureuse et quelques instants durant, elle garde sa position. Ses bras lui font un peu mal, ses cuisses tremblent et la cambrure de ses reins est accentuée. Elle baisse la tête, ses cheveux couvrant son visage et elle se mord les lèvres doucement. Sur la terrasse, leurs deux silhouettes se découpent dans la pénombre tandis qu’elle écoute le bruit du vent dans les palmiers et entend le bruit assourdi de l’Océan indien qui entoure l’île. Puis, quand le silence est trop dense, l’un et l’autre se relève, lui à peine dévêtu, elle nue avec son collier et ils se contemplent. Elle est maintenant un peu triste. Le plaisir qui part laisse le champ libre à la proximité du départ et à l’inquiétude qu’elle engendre. Lui, offre un visage que la jouissance a atteinte. Les pommettes sont rougies et le regard brillant. Le corps se détend.

- Rentrons, Nina. Montre-moi ta maison.

- Oui !

Par Maitre Gone6 - Publié dans : Bienvenue - Communauté : Maitre Gone
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