Lundi 2 août 1 02 /08 /Août 09:22

 

Bâtons de  plaisir

 

Elle les cherche convulsivement, ces jeunes corps qui se mettent sur sa route, et ceci depuis longtemps. Jeune fille, les approcher est simple. Elle traverse comme eux un temps d’étreintes faciles. Elle essaie de ne pas s’effaroucher. C’est que l’haleine de l’un est plus douce que celle de l’autre. Leurs salives n’ont pas exactement le même goût. Ils embrassent vite et pas forcément bien mais elle ne leur en veut pas. Après tout, elle aime qu’ils la plaquent contre un mur ou qu’ils la fassent avancer vers eux. Leurs langues sont persuasives, insistantes. Leurs mains travaillent. Vêtements effleurés puis soulevés. Seins qu’elles libèrent et qu’elles pétrissent avec une ténacité à laquelle elle doit, parfois, mettre un terme. Elle est contente, parfois un peu affolée qu’ils soient si impatients. Elle est, comme eux, sur le terrain de l’expérience et du désir. Elle est jeune, très jeune. Ils le sont aussi. Les expériences se poursuivent avec son consentement.

Allongée sur l’herbe à côté d’un garçon aux cheveux clairs, elle accepte pour la première fois qu’il laisse remonter sa main sur ses jambes. Il lui palpe les cuisses sans grande douceur avant de décider d’en flatter l’intérieur. Elle est aux aguets. Les sensations sont agréables. Le jeune compagnon se penche vers elle et pose ses doigts le bord de sa culotte. Il veut la lui retirer. Elle hoche la tête, se rétracte, dit qu’il faudrait peut-être attendre un peu. Il ne voit pas pourquoi. Alors, il s’exécute et la dénude.

Des années après, elle ressent encore le contact du coton sur la peau. Une sensation unique, à la fois paralysante et excitante.

Le triangle de poils apparaît. Le garçon regarde avec beaucoup d’attention. C’est sa première fois à lui aussi. Elle est attentive à ce qu’il va faire. Lui, circonspect, cherchant sans doute dans sa tête des conseils qu’on lui a donnés, lui caresse d’abord le pubis avant d’essayer les caresses et l’intromission. Il est maladroit, y arrive mal. Elle se plaint de sa brusquerie et il essaie de nouveau. Un doigt puis deux. Ce n’est pas agréable mais nouveau. Ils sont surpris l’un et l’autre de ce qu’ils font. Elle, parce qu’elle a ouvert les cuisses et tente de goûter ce qu’il fait. Lui, car il palpe avec maladresse une intimité dont il ignore encore tout.

Cela ne dure pas très longtemps. Elle s’en souvient. Elle se redresse dès qu’il passe à autre chose. Sans doute déconcerté par sa première approche de la fente d’une jeune fille, il veut être touché lui-aussi. Il prend sa main à elle et la pose sur son pantalon, là où le sexe se raidit. Elle essaie de comprendre. Elle ne retire pas sa main. C’est un contact inconnu, déconcertant qu’elle ne refuse pas. Elle aimerait bien, au contraire palper, effleurer, même maladroitement. Mais, il se montre incisif : il pose sa main sur la sienne et lui impose un va et vient régulier. Elle accepte d’abord puis se rétracte. C’est trop inattendu, trop abrupt pour qu’elle accepte. Elle essaie de se dégager. Il insiste. Elle sent sous la paume de sa main un membre qui durcit. Le garçon est encore vêtu. Il propose de se dégager de son pantalon. Elle secoue la tête avec insistance. Non, vraiment, non. Elle devine sans comprendre vraiment ce qui lui arrive. Il insiste, lui puisqu’elle s’est laissé voir, elle. Mais refuse obstinément qu’il se montre à elle.

Elle n’est prête pour ce que bien plus tard, quand la maturité l’aura rejointe, elle appellera « les bâtons de plaisir ».

Le jeune homme accepte et débande. Il est sans arrogance.

Plus tard, elle se souvient que dans le champ où ils sont allés, ils restent un moment face à face. Ils sont l’un et l’autre mal à l’aise. Ils rougissent et baissent les yeux. Ils sont très jeunes. Ils ont été maladroits.

Elle sait qu’ensuite, elle ne le revoit plus C’est une rencontre de vacances dans un endroit où elle ne retourne pas. Elle se souvient longtemps de ses yeux clairs, de ses cheveux blonds qu’il rejette en arrière. Elle garde de lui un souvenir un peu déroutant. Sa gaucherie évidente liée à son physique charmant. Elle reste touchée de ce qu’il a tenté de faire et de ce qu’elle a montré pour la première fois.

Si jeunes !

Le temps s’étire.

Un jour, elle n’a plus quatorze ans. Elle en a dix-huit puis vingt. Tout a changé. Nul besoin de vacances, de promenades dans le village et d’échanges de regard. Nul besoin de naïveté.

Ils sont venus les garçons qui devaient le faire et elle les étreint. Elle découvre maintenant, les corps jeunes, les torses qui se tendent, les lèvres qui s’ouvrent et les sexes qui durcissent. Les vêtements tombent si facilement. La nudité est belle quand il suffit d’écarter les pans d’une chemise ou de soulever un t-shirt Il suffit de se pencher pour lécher la peau ferme et douce des jeunes hommes. Eux-mêmes savent lui libérer les seins et lui caresser le haut des cuisses avec un aplomb qui la fait frémir et encourager du regard et de la voix.

Ils s’enlacent et s’embrassent. Ils se prennent.  Faire l’amour la ravit. Avec l’expérience qui lui vient, les préliminaires deviennent raffinés, la pénétration plus lente et plus délicieuse. L’accès au plaisir de ses partenaires la bouleverse. Quand ils jouissent, elle guette leurs gémissements et leur doux effondrement sur elle. C’est à leur immobilité d’après qu’elle mesure l’intensité du plaisir qu’ils ont dû ressentir. Elle les garde en elle, les sent s’alanguir tout en restant vibrants. Elle les caresse. Quand ils se retirent, elle éprouve des regrets. Elle voudrait qu’ils restent elle. Sentiments maternels et doux qu’elle éprouve.

Vive appréhension de sa sexualité.

 

Mais elle change encore et eux aussi du reste modifient leur apparence et leurs attitudes.

Elle n’est plus lycéenne ou étudiante. Elle travaille.

Le charme de l’éphémère a cédé la place à des amours plus protocolaires, qui prennent, un temps, une grande importance. Il est bon à son âge d’être plus calme et posée. C’est un discours inculqué, qu’elle essaie de faire sien. On sort moins, on s’intéresse de près à un homme. On se téléphone, on dîne ensemble, on se voit. Elle fait ce qui doit l’être. Se stabiliser.

Elle oublie, ou le croit, les nuques qu’elle a embrassées, les lèvres ouvertes et les baisers violents, les rendez-vous où les vêtements tombent vite pour céder place à ce qui permet le vrai assemblage des corps : la nudité.

Elle aime un jeune homme au corps presque maigre qu’elle l’embrasse avec application. Il fait est journaliste et joue du violon. C’est un gentil compagnon mais la liaison s’arrête. De son fait à elle. Les conventions sont trop fortes. Le corps nu du jeune homme, au moment de l’amour, finit par la déconcerter. Non, elle ne veut pas.

Cependant, elle s’éprend, peu de temps après, d’un autre homme aux cheveux blonds dont la fragilité physique évoque le tout premier garçon. Ils se voient beaucoup, s’écrivent dès qu’ils sont séparés. Elle a, avec lui, une liaison de plusieurs années qui, par intermittence, les fait se voir dans des villes et des hôtels divers. De celui-ci, elle retient la manière de trembler avant l’étreinte, les paroles entrecoupées et confuses qui traduisent sa confusion. Et deux autres délicieux détails : les aisselles blondes et le sexe débandé, d’une douceur extrême.

L’homme blond sait le latin et le grec. Il récite Apollinaire et Aragon dans la rue. Elle se souvient, qu’avec lui, elle fait une longue promenade au Père-Lachaise. D’une tombe célèbre à l’autre, il la regarde. Elle finit par toucher son visage et écarter une mèche claire qui barre ses yeux bleus. Elle lit l’amour. C’est merveilleux et ponctuel. Elle répond avec flamme.

Puis, la liaison prend fin.

D’autres viennent, qui ne durent pas. Décidément, elle ne se tient pas aux amours longues qu’on lui demande d’entretenir.

Force lui est d’avouer qu’elle ne sait pourquoi. Elle ne le veut ou ne le peut. A moins que ce soit un mélange des deux.

Elle traverse une solitude qui s’étire. Elle réfléchit. Elle se pelotonne sur elle- même. Puis, elle a trente ans. Un jour, dans le miroir de la salle de bain, elle observe de près son visage. Il s’est un peu modifié. Sa peau garde toujours son élasticité. Ses traits restent juvéniles. C’est son regard qui a changé : il est moins pur, plus inquisiteur.

Elle est restée donc instable, fixée à personne. Et tout d’un coup, elle sait qu’elle veut les retrouver, ceux qui l’ont comblée.

Les jeunes pourvoyeurs. Ceux qui ont les bâtons de plaisir.

Elle recherche et invite des hommes plus jeunes qu’elle.  Elle les reçoit dans son lit. Ils ont ce qu’elle cherche : une sexualité vive, directe et offensive. Ne bandent-ils pas pour elles ? N’aiment-ils pas qu’elle regarde entre leurs jambes un sexe  prompt à être caressé, massé et enduit de salive. Ils sont volontaires et tenaces. Ils la prennent encore et encore. Les draps sont tièdes. Les mouvements des reins convulsifs. Les halètements se mêlent. La jouissance vient.

Après l’amour, les garçons se préoccupent de s’allonger, de soupirer et de lui parler en lui tenant la main.  Elle les laisse se reprendre. Oui, elle est contente. Oui, c’était bien.

Ils s’étirent et se cambrent. Beaux corps.

L’apaisement est venu et avec lui, la contemplation.

C’est qu’entre leurs cuisses, est apparue cette semence blanchâtre et translucide qu’elle connaît déjà. . Pourquoi ne s’en est-elle jamais souciée ? Maintenant, elle mobilise toute son attention. Elle le hume et la touche. Elle la garde entre ses doigts tandis qu’ensommeillés ou amusées, ils s’enquièrent de ce qu’elle fait.

Elle répond que c’est là une  marque  d’échange et de vie…

De vie ? 

Ils rient. Sans doute parce qu’ils ne voient que l’échange dans sa futilité.

Ils ne comprennent pas. Elle est indulgente d’autant qu’ils ont très vite envie de refaire l’amour. Ils sont rapides et sans attaches. Ce n’est pas pour eux difficile.

Les rencontres.

Les couvertures repoussées, les draps qui prennent l’odeur des corps.

Le sperme qui s’y inscrit en taches translucides et odorantes.

La chambre aux murs clairs, la fenêtre dont elle tire les volets pour installer la pénombre, les photos qu’elle aime collées sur un des murs : visages d’actrices, jeune mère nue allaitant un nourrisson, indienne se dirigeant vers la mer, maisons tropicales, rizières en terrasses du sud-est asiatique.

Les corps qui s’allongent puis se redressent. Les arrivées et  au revoir.

A nouveau la solitude.

A nouveau un attachement. Il vient et part. Il change de ville mais téléphone souvent. Il reste avec elle quelques temps. Puis s’écarte.

Elle retrouve le plaisir. Mais la donne a changé. Pourquoi est-il vécu maintenant comme un bonheur  et comme  une souffrance ? Elle ne l’a jamais pris autant au sérieux.

C’est son âge, sans doute. La quarantaine.

Il lui est terriblement nécessaire de renouer avec eux, les bâtons se plaisir.

En elle, ils donnent le plaisir et la semence. De ces filaments blancs qui, entre ses doigts, s’étirent, elle connaît la force vitale.

Elle renaît, se renforce.

Elle se sent honorée.

Quelquefois, au moment de l’écoulement, elle sent des larmes couler sur son visage.

Un peu de tristesse. De la reconnaissance.

Les deux en fait.

Mais elle est, néanmoins, heureuse et quand l’homme s’écarte d’elle, elle lui sourit.

 

 par Nina.S

Par Maitre Gone6 - Publié dans : Bienvenue - Communauté : blog sexe des amis
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